Les troubles du comportement alimentaire appelés TCA, désignent des perturbations graves du comportement alimentaire. Le comportement est considéré comme « anormal » parce qu’il est différent des pratiques alimentaires habituelles mais surtout parce qu’il a des répercussions négatives sur la santé physique et mentale de l’individu. Les TCA touchent beaucoup plus de femmes que d’hommes, et débutent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
Les troubles de l’alimentation les plus connus sont l’anorexie et la boulimie, mais il en existe d’autres. Comme tout trouble de la santé mentale, les troubles alimentaires sont difficiles à répertorier et à classer. La version la plus récente du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le DSM-V, parue en 2014, propose une révision de la définition et des critères diagnostiques des troubles de l’alimentation.
On distingue actuellement, selon le DSM-V :
Les TCA sont très divers et leurs manifestations sont extrêmement variées. Leur point commun : ils se caractérisent par un comportement alimentaire et un rapport à la nourriture perturbés, et ont un retentissement négatif, potentiellement grave, sur la santé de la personne.
L’anorexie est le premier TCA à avoir été décrit et reconnu. On parle d’anorexie mentale, ou nerveuse. Elle se caractérise par une peur intense d’être ou de devenir gros(se), et donc une forte volonté de perdre du poids, une restriction alimentaire excessive (allant jusqu’à un refus de s’alimenter), et une déformation de l'image corporelle. C’est un trouble psychiatrique qui touche principalement des femmes (90%) et qui apparait généralement pendant l’adolescence. L’anorexie affecterait de 0,3 % à 1 % des jeunes femmes.
Les traits caractéristiques de l’anorexie sont les suivants :
Dans certains cas, l’anorexie est associée à des épisodes d’hyperphagie, c’est-à-dire d’ingestion disproportionnée d’aliments. La personne se « purge » ensuite pour éliminer l’excès de calories, notamment en vomissant ou en utilisant des laxatifs ou des diurétiques.
La malnutrition causée par l’anorexie peut être responsable de nombreux symptômes. Chez les jeunes femmes, les règles disparaissent généralement en dessous d’un certain poids (aménorrhée). Des troubles digestifs (constipation), une léthargie, une fatigue ou une frilosité, des arythmies cardiaques, des déficits cognitifs et un dysfonctionnement rénal peuvent survenir. En l’absence de traitement, l’anorexie peut conduire au décès.
La boulimie est un TCA caractérisé par une consommation excessive ou compulsive de nourriture (hyperphagie) associée à des comportements de purge (tentative d’éliminer la nourriture ingurgitée, le plus souvent par vomissements provoqués).
La boulimie affecte principalement les femmes (environ 90 % des cas). On estime que 1 % à 3 % des femmes souffrent de boulimie au cours de leur vie (il peut s’agir d’épisodes isolés).
Elle se caractérise par :
La plupart du temps, les personnes boulimiques ont un poids normal et cachent leurs « crises », ce qui rend le diagnostic difficile.
L’hyperphagie boulimique ou « compulsionnelle » ressemble à la boulimie (absorption disproportionnée de nourriture et sentiment de perte de contrôle), mais elle n’est pas accompagnée de comportements compensatoires, comme les vomissements ou la prise de laxatifs.
L’hyperphagie est généralement associée à plusieurs de ces facteurs :
L’hyperphagie est associée à une obésité dans la grande majorité des cas. La sensation de satiété est altérée, voire inexistante.
On estime que l’hyperphagie constitue le TCA le plus fréquent. Au cours de leur vie, 3,5% des femmes et 2% des hommes seraient concernés.
Cette nouvelle catégorie du DSM-5, assez large, regroupe les troubles d’alimentation sélective et/ou d’évitement, qui concernent principalement des enfants et des adolescents. Ces troubles se caractérisent notamment par une sélectivité très forte vis-à-vis des aliments : l’enfant ne mange que certains aliments, en refuse énormément (en raison de leur texture, de leur couleur ou de leur odeur par exemple). Cette sélectivité a des répercussions négatives : amaigrissement, malnutrition, carences. Dans l’enfance ou l’adolescence, ces troubles alimentaires peuvent perturber le développement et la croissance.
Ces troubles sont différents de l’anorexie car ils ne s’associent pas à une volonté de perdre du poids ou à une image déformée du corps.
Peu de données ont été publiées sur le sujet et on connaît donc mal la prévalence des ces troubles. Bien qu’ils débutent dans l’enfance, ils peuvent parfois persister à l’âge adulte.
En outre, le dégout ou l’aversion pathologique pour la nourriture, après un épisode d’étouffement par exemple, peut survenir à tout âge, et serait classé dans cette catégorie.
Objectifs des consultations dans le cadre d'un TCA
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Membre de l' AFDN (Association Française des Diététiciens Nutritionnistes)